Mercerie Mullot
Il y a eu en France, jusqu’à la fin des années 70, des "chanteurs fantaisistes". De Jean Constantin à Boby Lapointe, ces artistes avaient le talent et l'intelligence de faire leur métier sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux. Benoit et Céline Reix sont des restaurateurs fantaisistes. "Fantaisie militaire", d'abord. N’attendez pas, à la Mercerie Mullot, la moindre concession sur la qualité ou sur la fraîcheur du produit, sur la précision d’une cuisson ou d’un assaisonnement. Dans son restaurant de poche, à quelques enjambées des brasseries-paquebots du boulevard du Montparnasse, Benoit délivre une cuisine de soliste et de haute volée. Mais quand assis derrière le petit bar en L, on s’extasie devant le métier et la simplicité d’un filet de maquereau, quasi vivant, juste raidi à la flamme, servi avec quelques légumes nouveaux et un jus yuzu-mandarine, Benoit vous répond, sourire en coin : « Vous inquiétez pas. Tout sera facturé ! » Qui dit fantaisie dit aussi une part d’improvisation. Il doit bien y avoir une carte quelque part. Mais comme elle change tous les jours, au gré des saisons, du marché et des inspirations de Benoît, il devient assez naturel de se laisser faire. Si Benoit passe au menu dégustation "version offensive", vous serez prévenu. Avec ses tresses de Pocahontas, son sourire sur le cœur, et son attention de tous les instants, Céline viendra s'assurer que ce que Benoit a cuisiné vous convient. La carte des vins est courte, précise, cultivée. Pas de révérence obligée pour les grandes étiquettes, ni de complaisance pour les vignerons approximatifs. Quelques quilles de Château Yvonne 2005, Jean-François Ganevat, Thomas Picot, Mathieu Baret, Stephan ou les bombes atomiques de Stéphane Bernaudeau. Et quand vous avez fini de zig-zaguer entre la saint-jacques crue, fraiche et iodée, le ris de veau croustillant et moelleux, pour glisser vers la corne de gazelle revisitée (et déjà classique), il n’est pas rare que Benoit pousse le volume de sa petite enceinte Marshal pour envoyer Christophe, Lou Reed, ou de la guitare flamenco sortie de sa playlist joyeuse et foutraque. On ouvre les cols de chemise. On fraternise entre les tables. Il y a des vignerons qui passent. Des chefs qui viennent en voisin ou qui demandent l'asile. Et l'on a vu quelques égarés, le dimanche vers 16 heures, se mettre à danser entre les tables en se disant qu' " il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple" (Jacques Prévert). Bistrot de copains ? Grand restaurant ? On ne sait plus très bien. Probablement les deux. La fantaisie, quel joli projet !
Rouget de roche entier en escabèche - Melon y jamon, dans un bouillon de volaille infusé aux herbes - Aîoli, cabillaud, carottes jaunes, navets, chou-fleur, petits pois - Petits farcis de Nice, courgettes jaunes et vertes, tomates, poivrons, oignons - Fraises, ganache fraises, meringue, poudre de pistaches.
Montée
Un décor haut en lumière, tout en blanc, quelques tables impeccablement dressées et une carte minimaliste.
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Toyo
Toyomitsu Nakayama porte le catogan des matadors et, derrière son comptoir, se déplace à petits pas chassés, comme s'il affrontait un taureau d'arène.
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Closerie des Lilas (La)
Il faisait beau, il faisait chaud et le pianiste s'en donnait à cœur joie pour célébrer les retrouvailles de touristes venus d'un peu partout et de fidèles Parisiens autour du mythique bar.
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Dôme Montparnasse (Le)
Le Dôme fait partie de ces établissements parisiens que l’on croit connaître. Peut-être l'a-t-on visité dans le passé, ou du moins en a-t-on entendu parler.
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