Café César
Six mois après le débarquement de Rosette, étape réveillant les appétits locaux sous la houlette d'un jeune chef, bien formaté par l'école Ducasse, Clichy remet le couvert. À deux stations de bus du périph', c'est le Café Cesar qui fait l'actualité des pianos. Café, car les proprios ont la bonne idée d'ouvrir l'huis dès 8 heures 30 du matin, à l'heure où Clichy s'éveille (côté bureaux), p'tit noir et croissants compris, avant de lustrer lors des douze coups de midi, les principes du bistrot qui réussit : menu que l'on aurait qualifié « d'ouvrier » autrefois, et passe au centre par une carte open midi et soir. Le tout troussé par un chef bien rôdé, Charles Boixel, qui restitue avec intelligence et savoir les bases de la tradition comme ce suprême de volaille rôtie, sauce suprême élaborée à partir d'un bouillon maison, ou ce très généreux pâté en croûte, veau, foie gras et pistache. Avec ce petit plus qui fait la différence, un chou-fleur traité en rémoulade accompagné de saumon fumé et curry, un carpaccio de joues de bœuf tiédi, mimosa et ravigote, ou un poulpe grillé piperade, réveillé de riz croustillant et de saucisse basque. Bref, de quoi susciter l'intérêt des travailleurs du tertiaire et des autochtones, calés en une trentaine de couverts (niveau sonore élevé) entre murs bleus ou de briques, comptoir du même tonneau et ample façade vitrée qui laisse entrer le soleil. Un bémol ? La tarification des vins au verre, dont le coefficient multiplicateur sur le prix d'achat, bien trop important, n'incite guère à « un dernier pour la route ». Gilles Dupuis
Pâté en croûte de veau, foie gras et pistache d'une belle densité de saveur - Paleron de bœuf confit au vin rouge (qui aurait mérité d'être un peu plus moelleux), purée de carottes, oignons grelots et lard, servi en plat en fonte - Superbe millefeuille caramélisé à la vanille et praliné.