Tour d'Argent
Nous avons débuté l’année avec un repas de haute volée à l’Oustau de Baumanière, partagé un déjeuner légendaire à l’Auberge de Paul Bocuse au printemps et redécouvrons avec appétit en ce début d’automne la Tour d’Argent après travaux. André Charial, Vincent Le Roux et André Terrail font mieux que relever le défi, tous trois projettent leur maison familiale vers un avenir prometteur. Quand les tables des palaces avaient jusque-là pris le dessus et faisaient l’actualité de la restauration d’exception, nous nous réjouissons du retour fracassant de ces trois adresses patrimoniales. La Tour d’Argent a fermé pendant plus de deux ans. Le résultat se montre à la hauteur du chantier opéré : une terrasse créée au dernier étage avec une vue époustouflante sur Notre-Dame et Paris, un bar remplaçant l’accueil avec feu de cheminée, ambiance cosy et service continu du petit-déjeuner jusqu’au souper. Quant à la salle-à-manger, elle se découvre métamorphosée, espace libéré et aménagement épuré pour sublimer la vue, et quelle vue ! L’art de la table a gagné en raffinement. Le service rajeuni joue la complicité avec une clientèle pourtant exigeante. En cuisine, Yannick Franques, Meilleur ouvrier de France 2004, réinvente les recettes qui ont construit la réputation de la maison tout en y ajoutant ses nouveautés au gré des saisons. Pour ces retrouvailles attendues, nous avons misé sur les classiques. Bien nous en a pris ! Et ça commence dès le bouillon servi froid, à la fois rassurant et incisif dans sa texture ou ses arômes grâce à l’apport d’un crumble émietté à l’encre de seiche. Le foie gras en terrine, abandonné par la plupart des grandes maisons, a tout de l’exercice de style : réalisation parfaite, redoutable technicité, travail sur l’amertume sans ajout de sucre qui menace trop souvent l’équilibre aromatique, gelée au porto ou confit de truffe en subtiles faire-valoir. Les quenelles de brochet renouvellent ce plat de roi, délicates et en même temps rehaussées par la duxelles de champignons et la sauce truffée. La sauce constitue le fil conducteur de tout le déjeuner jusqu’à construire l’architecture aromatique du registre salé, voire sucré. Et nous sommes aux anges avec le canard servi en deux temps, sauce au sang qui fait le bonheur des pommes soufflées si légères ou sauce béarnaise, un peu canaille, pour accompagner cuisse et boudin. Sans oublier la vinaigrette bien relevée d’une salade rendue croquante grâce à l’ajout de la peau caramélisée de la volaille taillée en fine julienne. Le soufflé au cassis avec une base de biscuit imbibé semble tout droit extrait d’une épreuve de Meilleur Ouvrier de France avec cependant, plus que de la technicité, une gourmandise absolue. Service d’une grande jeunesse, aux petits soins tout en décontraction. Traveling arrière pour narrer l’arrivée du livre de cave, spectaculaire (combien de kilos ?), encyclopédie de la vinification mondiale. On se limite au choix de vins au verre avec une sélection intelligente car portée sur des appellations percutantes et sur des millésimes à maturité ou presque. Les tarifs proposés à l’évidence appartiennent à la fourchette haute mais se justifie dans la qualité des vignerons mis en avant, le travail de vieillissement opéré dans la légendaire cave bientôt réouverte à la visite, et le service. Rares sont les restaurants où le sommelier goûte à chaque fois avant de vous servir tout en attendant votre approbation pour continuer de remplir votre verre. Pierre-Yves Chupin
Guimauves salées (la seule fausse-note du repas, bêtement sucrées et inutiles) - Quatre bouchées à l’oignon doux, aux olives Taggiasche, à la tomate cœur de bœuf et à la truite de la baie de somme (en amuse-bouche) - Bouillon Tour d’Argent (en pré entrée) - Foie gras des trois empereurs, confit de truffe, gelée au porto, figue fraîche - Caneton Frédéric Delais rôti entier, découpe à la volée, sauce au sang, pommes soufflées, cuisson fondante, boudin noir, sauce béarnaise, salade notre Dame - Cassis citron vert (en pré-dessert) - Soufflé Valtesse au cassis, biscuit imbibé au marasquin et glace vanille.
Kitchen Ter(re)
Le jeu de mot est habile : Ter pour désigné la troisième adresse du chef William Ledeuil et Terre pour esquisser ce qui caractérise la carte : des plats -de résistance - essentiellement composés de
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Vent d'Armor (Le)
Fils spirituel et dernier chef exécutif du légendaire Jacques Le Divellec, Nicolas Tribet s’est installé à son compte, face à l’île Saint-Louis, dans un décor moderne épuré.
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Plus solide que jamais ce nouveau Sergent Recruteur, qui après des années de turbulences reprend vie et trouve de nouvelles sourcres d'inspiration grâce au chef Alain Pégouret.
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Truffière (La)
La salle voûtée invite, une nouvelle fois, à insister sur le trésor que recèle cette adresse située dans le vieux Paris : certainement l'une des plus belles caves de la capitale que le propriétaire
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Tout près des quais de la Seine, accueilli par le grand sourire de Shawn Joyeux, on découvre une salle sobre et élégante, éclairée par de grandes baies vitrées, avec une cuisine ouverte où l'on peu
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