Un bon restaurant
Ce restaurant avait une âme, celle de son fondateur Nicolas Michel, passé chez Marc Meneau, Guy Martin et Bernard Pacaud. Depuis qu'il a cédé son affaire à son chef et son pâtissier, trois caractères s'expriment au lieu d'un seul. En salle, la figure tutélaire continue de mimer chaque plat, entrant dans les détails, racontant les fournisseurs et leurs paysages, le processus créatif qui justifient cette cuisson nacrée, ce condiment, cette émulsion, ce pickle. Quoique plus discrets, les nouveaux gérants ne se contentent pas d'exécuter en silence des plats variés et d'une grande précisions : ils sourient, s'enquièrent des attentes, sollicitent les jugements, bref, ils communiquent eux aussi le plaisir d'être là. Au déjeuner, l'expérience mérite le voyage. Le soir, les prix sont ceux d'une très bonne table qui ne veut rogner ni sur la qualité, ni sur les quantité. Notre risotto était grandiose et les voisins, au coude à coude hélas, se régalaient de chaque plat La carte des vins, superbe, présentait lors de notre venue des manques, augurant un renouvellement à la hauteur.